Chers lecteurs,
Qu’on soit clair dès le départ, je m’adresse aux enseignants qui suivraient le mot d’ordre de grève qui vient d’être lancé (car je suis persuadé qu’il y en a d’autres, très responsables, qui ne vont jamais cautionner ces espiègleries). Pyromanes à la craie et fossoyeurs de l’école, cessez vos enfantillages et accordez plus d’attention à cette école qui vous a permis d’être ce que vous êtes aujourd’hui ! Annoncer une grève en pleine période de compositions du second semestre et à la veille des examens de fin d’année est pire qu’un crime.
Votre mot d’ordre est tout simplement dicté par un manque de patriotisme notoire et une lâcheté indigne de cette noble fonction. Cette manière de faire est inhumaine. Je l’avais dit dans un post précédent, le pouvoir organisateur doit prendre ses responsabilités face à vous tous qui vous couvrez du manteau syndical pour sacrifier des mômes qui n’ont rien à voir avec vos desseins subversifs, très éloignés des missions de l’école.
Les pères fondateurs du syndicalisme scolaire nous ont légué des pratiques et des comportements dignes des grands hommes et des grandes dames. L’extrémisme n’était pas leur affaire. Ils savaient toujours raison garder quand il le fallait. Grâce à eux, quels que furent les problèmes, ils n’abandonnèrent jamais les élèves à leur sort et l’école ne s’en porta que mieux. Mais aujourd’hui nous avons, devant nous, des fainéants qui n’hésitent jamais à exploiter la moindre occasion pour se soustraire à leur obligation d’aller dans les classes surtout dans cette période décisive pour l’avenir de milliers de jeunes. Il est très inélégant et abject de rechigner à aller enseigner et de se pointer au guichet automatique avant même le trente du mois.
L’école sénégalaise est un trésor qu’il faut garder jalousement. Dommage ! ce n’est pas avec cette faction de semeurs de désordre, cette gangrène, qu’il faut espérer des lendemains meilleurs. A l’approche des examens, un enseignant qui se respecte et qui comprend sa mission doit avoir les mêmes angoisses et les mêmes craintes que les élèves qui doivent subir les épreuves et les parents qui se posent des questions sur l’avenir de leur progéniture. Hélas ! Ces gens ne se soucient même pas du rôle que ces gosses devront jouer dans l’avenir.
Nous n’avons pas le droit de nous taire face à cette ingratitude de gens que l’Etat paie à date échue, au prix de grands efforts, mais qui se foutent pas mal de la solennité de leurs charges. C’est avec le cœur meurtri que les amoureux de l’école regardent ce spectacle désolant offert à notre société. J’ai honte, en tant qu’enseignant, de devoir de remonter les bretelles à mes collègues – les grévistes bien sûr – qui n’ont rien compris malheureusement.
Bonne journée sous la protection divine ! Bonne chance à tous les candidats aux examens scolaires ! Vous avez tout mon soutien, chers enseignants qui ne suivront pas ce mot d’ordre inopportun, sans objet valable et sans saveur. Courage, chers élèves et chers parents !
Mamadou Moustapha FALL, Professeur.
