«J’avoue que j’ai été très déçu par le département, lors des Législatives. Parce que je ne peux pas comprendre une perte à Goudomp, comme à Sédhiou. C’était une surprise. Alors que tout cela découlait de comportements de responsables qui travaillent à sanctionner d’autres responsables à cause de jeux qui ne sont même pas de jeux normaux», regrette-t-il face aux responsables politiques de Goudomp. «Si vous pensez que vous le faites aux responsables, vous vous trompez. Vous portez préjudice à la coalition et les autres vont croire qu’ils sont majoritaires à l’Assemblée», a déploré le Président Sall avant d’appeler ses hôtes, responsables politiques locaux, à «régler cela». D’autant plus que leur balancet-il : «comment, vous pouvez avoir 14 mairies sur les 15 et vous perdez ? Il faut vous interroger».
Et pour le chef de l’Etat, les politiques que son gouvernement mène pour le développement économique et social des terroirs demandent «une posture politique». «Chaque responsable politique doit retourner à sa base, auprès de ses propres mandants, sa commune, son village pour voir ce qui n’a pas marché et essayer de régler cela, parce que c’est un travail qu’il faut faire au plan politique. Et, après, le cadre que vous avez ensemble, on vous accompagnera pour faire les démarches et les tournées et vous vous donnez la main tous et travailler ensemble si vous voulez que les problèmes que vous posez trouvent des solutions. C’est à cette période qu’on est, et pas à celle de tel est leader ou pas. C’est la seule démarche qu’il faut faire», a-t-il dit aux responsables sur place citant Souleymane Ndiaye de la SAPCO, le président du Conseil départemental Bocoum, au maire de Goudomp Cissé, entre autres. D’un ton sérieux, il les a appelés à l’humilité et au respect des militants à la base.
«Souvent, en politique, on oublie que s’il n’y a pas de militants, il n’y a pas de leaders. C’est le leader qu’on applaudit toujours, mais si on n’a pas de militants, on n’est pas leader car on ne gagne rien, on n’est pas maire ni députés, ni rien. Parce que le pouvoir politique, c’est d’abord le pouvoir de l’élection. Le reste, il dérive de l’élection. On élit un président qui nomme un gouvernement et des Dg, etc. On élit des députés qui offrent la majorité au gouvernement pour qu’il puisse travailler. On élit des maires qui travaillent au niveau de la gouvernance locale», leur rappelle le chef de l’Etat selon qui, «le pouvoir est bâti sur la confiance des populations. Celui qui ne comprend pas ça, n’a rien compris en politique. C’est là où se trouve la légitimité. Il ne faut pas, comme on le dit souvent mépriser, même ceux qui portent des haillons, parce que c’est à travers leur sueur et leur confiance que nous sommes là, que je suis président de la République. Si je suis reçu à Washington ou à Paris ou ailleurs, c’est parce que je suis le président du Sénégal. Et si je le suis, ce sont les populations du Sénégal qui m’ont fait confiance, qui m’ont élu».
Pour l’actuel locataire du Palais, «il faut donc qu’on respecte les gens à la base, en leur donnant tous les égards qu’ils méritent. C’est ça qui garde le contrat de confiance entre le sommet et la base. Si les gens du sommet pensent que ‘voilà tout est bon, on est dans nos bureaux, dans nos voitures….’, mais si le jour de l’élection, vous n’avez pas ceux qui sont à la base, vous vous êtes dégommés, vous-mêmes. Ça, je me le dis moi-même d’abord, je le dis à mon Premier ministre, à tous mes ministres, aux Dg, à tout le monde. Donc qu’on garde à l’esprit ceux qui sont derrière, qu’on ne voit pas, que ce soient les jeunes, les femmes, les militants de base sans lesquels, nous ne sommes rien du tout. C’est extrêmement important ce que je dis, ça ramène à la question de l’humilité en politique. Dieu élève ceux qui sont humbles. Quand, vous êtes arrogants, Dieu vous châtie et vous tombez».
