Trump à New York pour une comparution en justice historique

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Donald Trump est arrivé lundi à New York où un tribunal pénal doit lui signifier mardi son inculpation dans une affaire de fraude liée à un versement d’argent à une star du porno, une comparution judiciaire historique pour un ancien président des Etats-Unis.

C’est un événement d’autant plus extraordinaire que le milliardaire républicain de 76 ans s’est relancé dans la course à l’investiture républicaine pour reconquérir la présidence en novembre 2024.

Son Boeing 757 privé, frappé de son nom, s’est posé vers 19H25 GMT à l’aéroport new-yorkais de LaGuardia.

Juste avant de quitter son manoir de Mar-a-Lago en Floride, Donald Trump a écrit en majuscules sur son réseau social Truth Social qu’il se rendait à New York pour « rendre sa grandeur à l’Amérique » et qu’il était victime d’une « chasse aux sorcières au moment où (son) grand pays sombre en enfer ».

A New York, les abords de la Trump Tower où l’homme d’affaires va séjourner 36 heures, sont sous haute sécurité depuis des jours, même si n’y défile qu’une poignée de manifestants pro et anti-Trump.

Depuis vendredi, un opposant se promène avec deux pancartes: « Enfermez-le et… Jetez la clé ».

 « Ex et futur président » 

A l’inverse, un partisan, Vito Dichiara, retraité de Long Island, explique à l’AFP qu’il est « ici pour soutenir Donald Trump, l’ex et le futur président des Etats-Unis ».

« Le parti démocrate fait simplement de l’ingérence dans les élections, Donald Trump a gagné en 2020 mais les démocrates ont volé l’élection », pense cet homme de 71 ans qui se présente comme un ancien cameraman de Fox News.

De fait, Donald Trump n’a jamais reconnu sa défaite à la dernière présidentielle de novembre 2020 et accuse depuis Joe Biden d’avoir « triché » et d’avoir « volé » la victoire.

Il rêve de reconquérir la Maison Blanche en novembre 2024.

Pour le moment, il se prépare à la « bataille » judiciaire de New York, selon un de ses avocats.

Fait sans précédent, l’ancien chef d’Etat populiste, qui a bouleversé le système politique, la société et l’équilibre des pouvoirs aux Etats-Unis, a été inculpé au pénal le 30 mars par le procureur de Manhattan Alvin Bragg. Après cinq ans d’enquête de la justice de l’Etat de New York.

« Innocent » 

Donald Trump jure qu’il est « innocent » et son avocat Joseph Tacopina a estimé dimanche que mardi serait « le jour où l’Etat de droit mourrait aux Etats-Unis ».

L’homme d’affaires, natif de New York, doit se voir signifier mardi à partir de 14H15 (18H15 GMT) des poursuites pénales: elles n’ont pas été rendues publiques mais seraient au nombre de 30.

Cette convocation, au rituel inédit pour un ancien chef d’Etat, devrait voir M. Trump décliner son nom, âge, profession, se soumettre à un relevé d’empreintes digitales et être pris en photo, comme tout prévenu.

D’après M. Tacopina, il ne sera pas menotté mais pourrait avoir à traverser des couloirs du palais de justice de Manhattan, en présence de médias.

Devant le juge, « le président plaidera non coupable » car « il n’y aucun délit » pénal selon sa défense. Donald Trump devrait ensuite être laissé en liberté, peut-être sous conditions, en attendant l’organisation de son procès.

« Fauteurs de troubles » 

Alors que le quartier du palais de justice, dans le sud de Manhattan, est placé sous haute sécurité, le maire de New York Eric Adams, un ancien policier, a mis en garde les potentiels « fauteurs de troubles » en les sommant de se « maîtriser ».

L’affaire qui tourmente Donald Trump remonte à octobre 2016, juste avant son élection surprise à la tête de la première puissance mondiale.

Son avocat personnel, Michael Cohen, qui s’est retourné contre lui, avait à l’époque versé 130.000 dollars à l’actrice de films pornographiques Stormy Daniels pour acheter son silence. La star du X assure qu’elle a eu une relation sexuelle avec Donald Trump.

Ce que l’intéressé nie. Le magnat a reconnu avoir remboursé Michael Cohen, mais assure que la transaction n’avait rien d’illégal.

Si l’accord passé avec Stormy Daniels était bien autorisé, il pourrait toutefois correspondre à une dépense de campagne. Or la somme n’apparaît pas dans les comptes du candidat de 2016 et a, au contraire, été inscrite comme « frais juridiques » dans les documents de son entreprise Trump Organization.

Outre cette enquête à New York, la justice fédérale se penche sur son rôle dans l’attaque du Capitole, le 6 janvier 2021, et sur sa gestion des archives présidentielles après son départ de la Maison Blanche, tandis qu’une procureure en Géorgie s’intéresse aussi à des pressions exercées sur des responsables électoraux pour contester sa défaite à la présidentielle de 2020.

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